Padre

18 mai


Les vitres sont bien celles qui nous
séparent du monde. De ce côté
tu meurs. De l'autre, serai-je assez vivant
pour parvenir à accepter une telle dérive des êtres
l'absence aux rives du détroit
que ne relie aucun bateau même imaginé.

Extrait de Les chants sans voix, Encres vives, 2012.
Poème repris sur lesmotsplusgrandsquenous et le blog Art et tique et pique – mots et gammes.

Tu me demandes...

Tu me demandes l'heure qu'il est.
Ton visage trop mûr froisse,
ta bouche est un rond d'ignorance,
tes mains tremblantes sont celles
que j'ai vues dans les chambres blanches
au nom de paradis menteur.
Tes yeux ne renvoient plus que mon visage,
ils se sont donc vidés de tout nuage,
de cette imperfection un rien céleste pour qu'elle soit humaine.
A t'observer, peu importe s'il est deux ou trois heures.
Nous sommes alors davantage prolongés par l'hébétude,
tout à coup si éloignés de la question.

Nulle part

La fin d’une route conduit
toujours en dehors du monde.
Le ton de ta voix s’obscurcit,
nul ne nous sera d’aucun secours.
La rivière passe en contrebas,
nous ne la voyons pas. Elle emporte
nos paroles et l’espoir d’exister
est une tentative pour essayer de les rattraper.

Le chasseur immobile, aux éditions Le Citron Gare, juin 2014.

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