Mediterraneo

Le soleil brûle encore, le dehors se retourne
comme une peau. Les ombres qui passent
aux vitres sont les êtres qui ont renoncé à entrer,
ils ne quittent pas leur terre, le silence les recouvrira.

Les fleurs de la tapisserie consument dans
leurs ramages les couleurs de l’incendie.
Est-ce ainsi le dernier jour lorsque la porte
s’évapore et qu’il y a du bruit derrière les murs.


Photos : Florian Tomasini

Bagage

La ficelle maintient le bagage :
nous avons la dignité avant le départ.
Tout autour du cuir, le renfort irrégulier
est comme le cœur ballant
qui oublie parfois de respirer.

La poignée élimée brille pour ne rien
laisser des images qui l'entourent.
Ce sont les arbres à venir dans la vitesse
les champs lancés dans l'air brûlant
les toitures saignantes et les visages

aux ouvertures comme les lignes
électriques qui se mêlent et se séparent.
Le réel, lui, pourrait se découdre.


Treize novembre

Avant, juste avant d'écrire,
Tard dans la nuit qui ne passe                                                    
Tôt dans le jour qu'on casse
Entre la vie d'avant et la vie d'après
Ne chercher qu'à être nous dans le je
Toujours dans l'espoir de pouvoir
Ajouter une parole nouvelle à l'autre, or
Tombe le silence assourdissant, or
Sans le mot, tombe le monde tombe.

Sophie Brassart

Gerfaut

De la haute colline
ta voix de sifflet
les arbres géants et le jour ouvert :
tout l'espace avait un
oiseau,
gerfaut dit-on une seule fois
en pointant ce doigt
que nous prêta l'impatience.

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