Dérouter


Nous allons rouler jusqu'à la nuit
la plus proche, nous déposséder
de ce qui rend nos maisons sinistres.
Nous trouverons
nos peines animales attachées un temps
puis libérées en nous pendant que nous avançons.
Nous n'appartenons plus à aucune ville,
à aucun de nos amis fidèles, nous regagnons
la nuit qui attend entre les luminaires dressés
comme des vigies au bord d'une frontière. Nous
ne rentrerons plus, nous serons plus humains
un jour ou l'autre. Avec le son de la radio
dans l'air frais et nos visages qui durcissent, nous
allons entrer dans la nuit. Le jour viendra
comme un souffle éclairé donné par une allumette
dans nos mains loin du volant.



Extrait de « Nous, les choses... », un ensemble de textes paru dans Les Carnets d'Eucharis (version papier), n°2, février 2014.




















VUES ET REVUES

LISTES DES PAGES DU BLOG

POÉSIE CONTEMPORAINE... peut-être

TOUS LES TEXTES SONT PROTÉGÉS [page WIKIPEDIA]. Ils sont la propriété exclusive de Fabrice Farre.







ARCHIVES DU BLOGUE